82 % d’humidité dans un logement de 8 m² : une bénéficiaire du Slime témoigne
Locataire du parc privé, Madame Kano habite un studio de 8 m² dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, où la précarité énergétique se fait généralement plus rare. Enceinte de jumeaux, elle en est à son 7ᵉ mois de grossesse et a déjà un autre enfant à charge. Sa situation est particulièrement préoccupante car son logement, en mauvais état et petit, est inadapté à la venue de ses deux enfants. Grâce au dispositif Slime, elle a pu trouver des solutions.
Quelles difficultés rencontriez-vous dans votre logement ?
J’habite depuis 3 ans dans un studio au dernier étage d’un immeuble datant de 1900. Mon logement n’est pas du tout isolé. Il n’y a pas de système de chauffe, ni aucun système d’aération. Tous les ans, je me retrouve avec énormément d’humidité et des traces de moisissures sur les murs. Pourtant, j’aère quotidiennement, mais ça ne suffit pas. Mon propriétaire a changé la fenêtre du studio il y a un an, mais ça ne change rien. J’utilise un radiateur bain d’huile en guise de chauffage et un autre de plus petite taille. Il y a énormément de condensation qui cause de l’humidité.
C’est très dur pour moi de joindre les deux bouts car je ne perçois que l’Aide de Retour à l’Emploi, d’un montant de 1 000 € par mois et je dois faire face à de nombreuses dépenses : 550 € de loyer, 40 € pour l’énergie, le Pass Navigo, la carte Imagine R pour mon fils, la cantine, l’assurance… Une fois toutes ses dépenses effectuées, il me reste seulement 100 € pour faire les courses, etc.
La travailleuse sociale de l’Espace Parisien des Solidarités (EPS) du 16ᵉ arrondissement m’a parlé du dispositif Slime et nous avons pris contact.
Que vous ont apporté les visites du dispositif Slime ?
Les visites se sont très bien passées, les deux chargés de visite ont été très pédagogues. Je les ai sentis concernés par ma situation. Ce n’est pas souvent que des gens viennent chez vous et mesurent réellement dans quelles conditions vous vivez ! Cela m’a fait du bien.
Ils ont mesuré le taux d’humidité du studio : 82 %. C’est énorme ! Ils m’ont posé beaucoup de questions sur ma situation sociale et financière. J’ai pu tout leur raconter. Cela a duré environ deux heures.
Quelles orientations vous ont été recommandées ?
Mon dossier a été passé en commission d’orientation par le Slime. Ce sont des réunions dans lesquelles tous les partenaires du dispositif sont réunis pour trouver ensemble les meilleures solutions. Vu la gravité de ma situation, on m’a recommandé :
- De contacter le Service Technique de l’Habitat (STH). Il a pour but de remédier aux désordres, d’assainir et de mettre en sécurité les logements, par l’engagement des procédures adéquates. Comme le STH était présent lors de la commission d’orientation, les démarches ont été simplifiées pour moi.
- De consulter l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL) qui propose des conseils juridiques et financiers sur toutes les questions relatives à l’habitat. Pour moi, il s’agissait de vérifier l’encadrement du loyer vu la taille de la surface.
- D’effectuer un recours en jonction DALO (Droit au Logement Opposable) afin d’accéder à un nouveau logement. J’avais déjà une demande en cours, car même si mon logement était entièrement remis à neuf, il ne serait pas adapté à ma situation avec mes bientôt trois enfants.
Comment a évolué votre situation depuis les visites ?
J’ai accouché fin décembre et j’ai emménagé dans un centre en résidence maternelle il y a une semaine. Je suis restée assez longtemps à l’hôpital. L’assistante sociale de l’EPS du 16ᵉ et celle de l’hôpital ont déposé la demande pour moi. Le rapport du Slime a dû aider à l’obtenir. C’est évidemment plus adapté à ma situation, mais j’espère pouvoir bientôt retrouver un appartement !
Le Slime est un dispositif proposé par la Ville de Paris et animé par l’Agence Parisienne du Climat, qui propose un accompagnement gratuit et personnalisé pour aider les foyers très modestes à maîtriser leurs consommations et les orienter sur le plan technique, juridique et financier. Pour réaliser un signalement : vous pouvez le faire en ligne ou alors contacter le 3975 et choisir le menu n°6.