Bulletin climatique : un printemps parisien dans les normes mais qui ne permet pas d’enrayer le phénomène de sécheresse
Bien qu’il ait plu de manière excédentaire à Paris au printemps, le cumul de pluie des 12 derniers mois reste en-dessous de la moyenne, et même si l’humidité des sols a retrouvé une valeur normale à Paris et sa petite couronne, il n’a pas plu depuis le 15 mai et le niveau de la Seine reste très bas.
Fruit d’un partenariat entre l’Agence Parisienne du Climat et Météo-France, ce bulletin climatique revient sur le printemps 2023 à Paris et en Île-de-France. En utilisant les données du passé, nous cherchons à éclairer le climat actuel ainsi que son évolution. En météorologie, l’hiver s’étend de décembre à février.
L’arrivée de la pluie qui était inespérée !
Avec des phénomènes de sécheresses plus en plus préoccupants, la pluviométrie est regardée attentivement chaque saison.
Pendant l’hiver 2023, nous avons connu un nombre record de jours sans pluie significative (46 !). Cela n’avait pas permis de rattraper le déficit de précipitations accumulé et de remplir les nappes phréatiques. Trois mois plus tard, on peut se féliciter d’un printemps un peu plus pluvieux que la moyenne (20 % de pluie en plus que la normale environ). On note en effet 35 jours de pluie significative : soit 8 jours de plus que la normale.
La fin de la longue période sèche a commencé début mars et les 268 heures de pluie ont permis à Paris et sa petite couronne de retrouver un niveau d’humidité des sols « normal ». Néanmoins, la pluie a disparu depuis le 15 mai et un retour de la pluie serait donc une bonne nouvelle, dans une situation où le niveau de la Seine reste très bas.
Des nappes toujours très basses
Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières, Service géologique national) indique notamment que les prévisions pour l’été 2023 s’avèrent assez pessimistes : avec un risque de sécheresse « fort » à « très fort » sur une majorité des nappes françaises, et « très fort » dans la région parisienne. Le déficit de recharge de ces nappes ne pourra certainement pas être compensé, ce qui peut entraîner des restrictions des usages de l’eau souterraine, un manquement au rôle de soutien d’étiage.
Un printemps venteux
Ce printemps, on note seulement 5 % de vent calme contre 11 % normalement. Alors qu’habituellement Paris est plutôt balayée pendant l’année par un vent sud-ouest, en provenance de l’océan et annonciateur de la pluie, on note cette saison un vent plutôt Nord-Est, qui est venu renforcer l’impression de froid.
Des températures dans les normes
Vous étiez trop habitué·es aux printemps chauds et ensoleillés ? Le printemps 2023 nous rappelle à quoi ressemble un printemps parisien « dans les normes » !
Alors que le printemps 2022 était le 4e printemps le plus chaud depuis 150 ans avec un mois de mai extrêmement chaud, et 37 % de soleil en plus par rapport à la moyenne, le printemps 2023 rentre dans les normes. La température moyenne est de 12,5 °C, soit seulement 2 dixièmes de °C au-dessus de la normale.
L’ensoleillement est en moyenne conforme à la normale.
Variations des périodes de froid et de chaud, de soleil et de nuages
Cette moyenne masque néanmoins des variations importantes entre des périodes chaudes et des périodes froides : en mars par exemple, il a fait plus frais que la normale la première semaine mais bien plus chaud la dernière semaine. On retrouve des températures glaciales en avril et froides à la mi-mai.
La moyenne « normale » de l’ensoleillement masque aussi des disparités entre un début de saison maussade et un temps très ensoleillé à partir de la fin mai.
Pas de températures extrêmes
Ce printemps, on ne note pas de gel tardif à Paris, mais ce phénomène a touché d’autres régions françaises notamment début avril. Ces phénomènes, notamment s’ils font suite à des périodes douces où les bourgeons se développent, sont très dangereux pour les récoltes et le développement des arbres fruitiers.
On ne note pas non plus de jours avec une température maximale supérieure ou égale à 25 °C à Paris Montsouris entre le 1er janvier et le 15 mai, ce qui n’était pas arrivé depuis 2014. Les 29 °C sont atteint le 7 juin… C’est le début de l’été météorologique !