Le PLU bioclimatique : quelles nouveautés ?

Fin 2024, le nouveau Plan Local d’Urbanisme bioclimatique est entré en vigueur. Ce document a une influence directe sur notre quotidien : il définit les transformations nécessaires pour répondre aux besoins en logement, tout en adaptant Paris au changement climatique et en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre. Découvrez les principaux changements sur les dispositions environnementales.

Façade d'un immeuble parisien végétalisée
Façade d'un immeuble parisien végétalisée Crédit : Joséphine Brueder/Ville de Paris

C’est quoi un Plan Local d’Urbanisme ?

Considéré comme un « projet de ville », le plan local d’urbanisme (PLU) détermine les règles d’occupation des sols, identifie les éléments (paysages, bâtiments…) protégés, et fixe les objectifs en matière d’aménagement pour les années à venir. Dès lors que l’on souhaite construire, détruire ou modifier l’aspect d’un bâtiment, on doit s’y conformer.

Ce document contient :

Pourquoi un PLU « bioclimatique » ?

Au-delà de la volonté de « loger l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens », ce nouveau PLU bioclimatique doit répondre à l’urgence de l’adaptation au changement climatique, et contribuer à la trajectoire vers la neutralité carbone en 2050, en agissant notamment comme un instrument pour une ville végétale préservant la nature et la biodiversité.

L’objectif de ce nouveau document est de faire de Paris une ville :

Le saviez-vous ?

L’architecture bioclimatique tire parti de l’environnement du bâtiment pour réduire son impact écologique et maximiser son confort. Elle implique par exemple de valoriser l’exposition au soleil, de favoriser la ventilation naturelle ou d’utiliser les matériaux adaptés. Le PLU bioclimatique vise à étendre ce principe à tous les champs de l’urbanisme, afin de répondre aux défis, notamment climatique, auxquels la ville doit faire face.

Avec le PLU bioclimatique, Paris entend promouvoir une nouvelle méthode de conception des projets et étendre le principe du bioclimatisme à tous les champs de l’urbanisme, au sein de sa métropole et de sa région. Paris se veut précurseur d’une manière globale de concevoir la ville au service de la transition écologique, à la fois pour transformer et adapter l’existant sans renoncer à l’innovation et à la créativité.

Extrait du Projet d’Aménagement et de Développement Durable

Un document réalisé en concertation avec les Parisiennes et les Parisiens

Pour que le PLU bioclimatique réponde aux attentes des habitant·es et des acteurs, une large concertation a été menée, et ce, en plusieurs étapes :

Forte de ses expertises, l’Agence Parisienne du Climat a pris part à la consultation, en soumettant des propositions visant à accélérer la dynamique de rénovation environnementale des bâtiments et à mieux adapter le tissu urbain au changement climatique, et en commentant les différentes versions de travail.

Les nouvelles dispositions environnementales à retenir

Le PLU bioclimatique comporte de nombreuses nouveautés visant à protéger les espaces verts existants, à en créer de nouveaux et à améliorer les performances environnementales des bâtiments.

Protéger et renforcer la nature en ville

Un objectif essentiel pour améliorer le cadre de vie, réduire le phénomène d’îlot de chaleur urbain, gérer les eaux pluviales ou encore favoriser la biodiversité. Le PLU bioclimatique defend :

Rue Pierre Harret, Paris 9e © Guillaume Bontemps

Pour un bâti plus adapté et performant

Sur le volet bâtimentaire, le PLU bioclimatique propose un urbanisme centré sur la transformation de l’existant plutôt que sur la construction nouvelle, Paris étant une ville du « déjà-là », dans une logique de sobriété. La rénovation et la réhabilitation devient la norme, plutôt que la démolition-reconstruction.

Les nouvelles constructions à Paris devront désormais répondre à des critères ambitieux :

La transformation de l’existant est favorisée et encouragée par différents biais :

En ce qui concerne la végétalisation du bâti, les opérations de contruction neuve, d’extension et de surélévation doivent atteindre un « indice de végétalisation du bâti« , qui prend en compte la végétalisation des façades, de la cour et des toitures. Le système de pondération encourage les fortes épaisseurs de substrat, et l’indice à atteindre est supérieur dans le secteur de rencorfement du végétal.

Enfin, le PLU bioclimatique introduit un dispositif innovant pour valoriser les externalités positives des projets de construction neuve ou restructuration lourde. Parmi neuf critères portant sur trois thématiques (biodiversité et environnement, programmation, efficacités énergétique et sobriété), ils doivent surperformer sur trois d’entre eux au choix dans deux thématiques différentes. Par exemple : atteindre un certain taux de végétalisation du bâti, de réutilisation des eaux de pluie ou un impact carbone particulièrement réduit.

En savoir plus sur le PLU bioclimatique :