Les pompes à chaleur en copropriété, c’est possible ?
La pompe à chaleur (PAC) se présente comme une solution avantageuse, d’avenir et économique. Ce système de chauffage et/ou de production d’eau chaude sanitaire a certains avantages, mais aussi des contraintes techniques et urbaines. Comment fonctionne t-il ? Est-ce adapté à tous les types de logement et aux copropriétés ? Quelles sont les limites et les points d’attention à retenir lors d’une installation de pompe à chaleur ? On vous explique tout dans cet article !
Qu’est-ce qu’une pompe à chaleur ?
Le principe
Une pompe à chaleur est un système qui capte des calories d’un environnement et les restitue dans un fluide, dans le but de chauffer une pièce ou de l’eau chaude sanitaire. La chaleur est récupérée grâce à la circulation d’un fluide frigorigène dans un circuit fermé qui va libérer de la chaleur lorsqu’il change d’état (d’un liquide vers un gaz et d’un gaz vers un liquide). Plus l’écart entre la température de la source captée et celle de l’émetteur est réduite, plus la pompe à chaleur est efficace.
Le rendement d’une pompe à chaleur est déterminé par le coefficient de performance énergétique (COP). Ce COP est calculé en faisant le ratio entre l’énergie utilisée et la chaleur produite. Plus le COP est grand plus la pompe à chaleur a un bon rendement.
Source : Installer une pompe à chaleur, ADEME, 2016
Les types de pompes à chaleur
Deux grandes catégories de PAC existent selon le type de la source de calories captée :
- Si la source extérieure est le sol ou de l’eau d’une nappe phréatique, il s’agit une PAC géothermique. Les capteurs de la PAC diffèrent selon le type de technologie employée et la « source froide », que ce soit le sol ou de l’eau (des sondes, des puits ou encore un circuit déployé sur la surface du terrain).
- Si la source est de l’air, la PAC est dite aérothermique. L’air est généralement puisé depuis l’extérieur ou une pièce non chauffée.
Parfois le nom des PAC est indiqué en faisant référence à la source froide captée et au type de fluide des émetteurs de chaleur :
- sol/eau, eau/eau (géothermique) ;
- air/air, air/eau (aérothermique).
Choisir la pompe à chaleur adaptée à son logement
Selon le mode de chauffage du ou des logements
Tous les immeubles peuvent techniquement accueillir une pompe à chaleur. À Paris, où les immeubles collectifs d’habitation sont prédominants, notamment en copropriété, il faut distinguer le type de PAC adapté en fonction du mode de chauffage : individuel ou collectif.
À l’échelle de l’appartement
Pour un appartement en chauffage individuel, seule l’installation d’une PAC aérothermique est techniquement possible, qu’elle soit air/air, ou air/eau. Cependant, plusieurs limites contraignent considérablement leur installation. Deux modules doivent être installés à l’extérieur : un module pour capter l’air et un deuxième pour l’extraire. Ces modules doivent être installés avec l’accord de la copropriété et sont soumis à une déclaration préalable (autorisation d’urbanisme). Par ailleurs, leur performance se dégrade fortement dans un logement mal isolé, ce qui entraine un effet contreproductif face au système de chauffage initial, que ce soit une chaudière au gaz naturel ou des radiateurs électriques.
À l’échelle de la copropriété
Dans un immeuble où le chauffage est collectif, l’installation d’une PAC collective est possible. Elle nécessite tout de même un investissement conséquent qui tend à augmenter selon la complexité du système.
Pour une PAC aérothermique (air/eau) collective, l’installation de module de captation et d’extraction d’air est aussi nécessaire. Ces modules peuvent être disposés en toiture ou en sous-sol (pour la captation) si la place et la structure du bâtiment le permet. De même que pour une PAC dans un appartement, si les modules sont à l’extérieur, ils nécessiteront une autorisation d’urbanisme afin de vérifier le respect des conditions d’intégration urbaine du Plan local d’urbanisme (PLU).
Pompe à chaleur installée dans le parking sous-terrain d’une copropriété parisienne
Dans le cas d’une PAC géothermique, la condition principale est la place disponible pour la copropriété et la possibilité d’installer des capteurs dans le sol à une plus ou moins grande profondeur. Ces systèmes sont plus onéreux et nécessitent une étude préalable approfondie pour identifier l’intérêt du système, sa faisabilité et sa conception. La PAC géothermique a l’avantage de correspondre généralement au besoin en chauffage d’un immeuble et ne nécessite pas d’installer des équipements à l’extérieur de l’immeuble, ce qui évite la demande d’autorisation d’urbanisme.
Intégration d’une pompe à chaleur géothermique dans un projet de rénovation globale sur une copropriété lauréate des Trophées Métropolitains CoachCopro 2021
Selon le besoin du ou des logements
Avant d’installer une pompe à chaleur, le logement (voire l’immeuble) doit être bien isolé. Cela permettra d’obtenir un système performant.
Par ailleurs, une pompe à chaleur est un système d’autant plus performant lorsqu’il est bien dimensionné. C’est-à-dire, que la production de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire correspond au besoin. L’installation d’un nouveau système de production de chauffage ou d’eau chaude sanitaire doit donc se faire intelligemment et à partir d’un état des lieux énergétique du bâtiment, par exemple un diagnostic technique global (DTG) pour une copropriété. Cette étude doit aussi identifier le besoin de production possible : le chauffage, l’eau chaude sanitaire ou les deux.
Si la PAC ne peut pas produire la totalité du besoin, une hybridation avec un autre système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire est possible afin d’avoir l’un des deux systèmes en secours ou en complément.
Les points d’attention à retenir pour installer une PAC
Malgré des avantages certains, et notamment une consommation moindre face à un système à combustion ou des radiateurs électriques, il faut avoir en tête les principaux points d’attention suivants pour l’installation d’une PAC :
- Choisir un système de pompe à chaleur adaptée au mode de chauffage du logement ;
- Avoir de la place et une structure adaptée pour l’intégration du système ;
- Avoir un logement ou un immeuble performant ;
- Choisir un système dont la conception s’intègre au paysage et correspond aux règles d’urbanisme en vigueur.
Enfin, ce système a l’inconvénient d’avoir des équipements bruyants (principalement les PAC aérothermiques). L’emplacement du système doit être judicieusement choisi pour éviter des nuisances sonores auprès du voisinage. Des systèmes acoustiques permettent de réduire les nuisances, mais ne l’atténuent pas en totalité.
Je m’interroge sur l’installation d’une PAC
Possibilité d’installer une pompe à chaleur ou pas, il existe de nombreuses options pour vous permettre d’améliorer la performance énergétique de votre logement ou de votre immeuble.
- Vous avez une question au niveau de votre logement individuel et ne savez pas par quelle étape commencer ? Vous pouvez contacter un conseiller ou une conseillère de l’Agence Parisienne du Climat, qui vous accompagnera dans votre projet et vous aiguillera sur les systèmes adaptés pour votre logement.
- Vous avez une question au niveau de votre copropriété ? La plateforme CoachCopro peut vous accompagner dans votre projet de rénovation énergétique. Un conseiller ou une conseillère France Rénov’ de l’Agence Parisienne du Climat prendra contact avec vous afin d’étudier toutes les possibilités à votre disposition. Vous trouverez également de nombreuses ressources en accès gratuit : guides, évènements, fiches retours d’expérience…
Pour aller plus loin sur le sujet des pompes à chaleur
- Le guide de l’Ademe pour installer une pompe à chaleur ;
- Les règles en vigueur du PLU parisien (à noter : le PLU bioclimatique sera soumis au vote du Conseil de Paris fin 2024 pour approbation et entrerait ainsi en vigueur début 2025) ;
- Un exemple d’installation de pompe à chaleur dans un immeuble parisien pour produire l’eau chaude sanitaire ;
- Un exemple de rénovation d’un puits géothermique dans une copropriété ;