Précarité énergétique à Paris : qui est concerné et comment y faire face ?
100 000 ménages sont concernés par ce phénomène à Paris. Mais concrètement, qu’est-ce qui définit la précarité énergétique ? À l’occasion de la Journée nationale contre la précarité énergétique ce 12 novembre, découvrez comment identifier des personnes qui en souffrent, ainsi que le dispositif de la Ville de Paris, animé par l'Agence Parisienne du Climat, pour les accompagner.
Précarité énergétique : à quel moment sommes-nous concernés ?
Une personne en situation de précarité énergétique “éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires, en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat “, selon le Grenelle 2 de l’environnement.
Plus concrètement, cela se traduit par trois indicateurs :
- Des revenus limités. Il s’agit principalement des ménages les plus modestes avec un revenu de moins de 1 100 euros mensuels en moyenne, de familles monoparentales et des locataires du parc privé et public, selon le CLER ;
- Une sensation de froid dans son logement d’une durée d’au moins 48 heures, ou de chaud pendant l’été ;
- Des factures énergétiques importantes, qui équivalent ou dépassent 8 % des revenus du ménage.
C’est la double peine : 20 % de ménages les plus pauvres dédient une part 2,5 fois plus élevée de leur budget aux factures énergétiques que les 20 % les plus aisés, selon le réseau Rappel.
La spirale de la précarité énergétique : de lourds impacts à tous les niveaux
La précarité énergétique a des impacts très importants qui la plupart du temps s’entremêlent :
- Impacts sanitaires (fatigue, stress, pathologie chroniques et aiguës favorisées) ;
- Impacts sociaux (sentiment d’injustice, vie sociale difficile, dégradation de la relation avec le bailleur) ;
- Impacts techniques (un logement humide avec l’impossibilité de faire des travaux pour des raisons financières entraîne une dégradation du bâti, des moisissures peuvent apparaitre le rendant insalubre et aggravant davantage l’état de la personne) ;
- Impacts écologiques (gaspillage d’énergie et fortes émissions de CO2).1
L’Agence Parisienne du Climat agit contre la précarité énergétique
Le dispositif Slime, un accompagnement et des aides pour les ménages concernés
Ce dispositif coordonné par l’Agence Parisienne du Climat depuis 2022 s’inscrit dans le programme Parisien de lutte contre la précarité Énergétique de la Ville de Paris.
Il propose un accompagnement gratuit pour aider les foyers très modestes à répondre à leurs problématiques de logement, qu’il s’agisse de factures d’énergie très élevées ou d’absence de facture par privation de chauffage. Le dispositif s’adresse autant aux propriétaires occupants qu’aux locataires du parc privé et du parc social. Il est gratuit sous conditions de ressources.
577 signalements ont été remontés depuis le lancement du Slime parisien en 2022
Concrètement, comme ça marche ?
- L’Agence Parisienne du Climat forme les travailleurs sociaux des Espaces Parisiens des Solidarités (EPS), les associations, les bailleurs, les fournisseurs d’énergie pour identifier des ménages pouvant souffrir de précarité énergétique. Il est également possible pour un ménage de s’auto-signaler ;
- Une fois repérés, l’Agence Parisienne du Climat sollicite Soliha pour effectuer deux visites à domicile. À l’issue de la deuxième visite, un rapport est remis au ménage avec des orientations pour améliorer sa situation, à court terme et moyen terme.
Quelles solutions sont proposées ?
- L’intermédiation entre le bailleur et le locataire avec l’ADIL (Agence Départementale D’information pour le Logement) pour que ce dernier effectue des travaux ;
- La demande de logement social ;
- La demande du chèque énergie et/ou du Fonds de Solidarité Logement ;
- L’intervention gratuite des Compagnons bâtisseurs pour des travaux initialement à la charge du locataire.
Vous connaissez quelqu’un en situation de précarité énergétique ? Alertez-nous !
En tant que particulier, vous pouvez aussi faire un signalement auprès de notre dispositif Slime. Si vous connaissez un ami, un proche, un voisin en situation de précarité énergétique, faites-le nous savoir.
Se rendre sur la pageFormez-vous pour identifier les ménages en précarité énergétique
Territoire Zéro Exclusion Énergétique : un dispositif complémentaire déployé dans le 18e arrondissement
Ce programme conçu par le Collectif Stop Exclusion est destiné aux propriétaires occupants modestes et très modestes du 18ᵉ arrondissement dont les logements ont un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) classé E, F ou G. L’objectif : 0 reste à charge sur les travaux de rénovation énergétique. À date, 3 ménages repérés par le Slime sont en phase d’audit de travaux.
Comment ça marche ? Pour chaque ménage, un référent (appelé ensemblier solidaire) coordonne les entreprises intervenant sur le chantier afin de garantir la bonne exécution des travaux. Le programme finance entièrement cette mission d’accompagnement. Les financements publics en Île-de-France (l’ANAH) couvrent en moyenne 80 à 90% des travaux. En complément, des financements privés (fondation abbé pierre, caisse de retraite, fond stop exclusion énergétique, etc.) sont recherchés pour un 0 reste à charge du ménage.