Précarité énergétique : un accompagnement personnalisé en 5 étapes pour les ménages bénéficiaires du Slime

À Paris environ 100 000 ménages sont touchés par la précarité énergétique. Depuis 2022, la Ville de Paris a mis en place un Slime (Service Local d’Intervention à la Maitrise de l’Energie) permettant de repérer, d’orienter et d’accompagner ces ménages.

La précarité énergétique

Est en situation de précarité énergétique au titre de [la Loi Grenelle II de juillet 2010] une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat.

Le repérage des ménages  

Le signalement par une structure habilitée 

Plus d’une vingtaine de structures parisiennes ont été formées à la précarité énergétique et au Slime par l’Agence Parisienne du Climat : Espace Parisien des Solidarités, Points d’Information Médiation Multiservices, Agence départementale d’information sur le logement, Espace Solidarité Habitat, Caisse d’allocations familiales, etc. Les personnes formées sont généralement des travailleurs sociaux étant au contact d’un public sollicitant leur accompagnement. Lorsqu’un ménage rencontre des difficultés dans son logement (charges d’énergies élevées, restrictions de chauffage, humidité, moisissure, etc.) c’est le travailleur social qui réalise le signalement en ligne avec la personne concernée, afin de fournir toutes les informations utiles par la suite.  

L’auto-signalement

Les ménages parisiens peuvent désormais se signaler eux-mêmes en appelant le 39 75, numéro d’appel unique de la Ville de Paris et en choisissant le numéro 6 au menu proposé par le répondeur. Un téléconseiller ou une téléconseillère de la Ville de Paris leur répondra et remplira avec eux le formulaire pour bénéficier du Slime. Depuis avril 2024, ils peuvent également se signaler eux-mêmes ou être signalé par un proche (avec leur consentement), via le formulaire en ligne.

La vérification des conditions d’éligibilité du ménage

Une fois le signalement effectué, l’Agence Parisienne du Climat va rappeler le ménage afin de s’assurer que son revenu fiscal de référence se situe sous le plafond des foyers dits « très modestes » dans les catégories établies par l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat). Les informations indiquées lors du signalement obtenues sont reprécisées, le ménage fait un bref résumé de sa situation.

Une fois toutes les conditions réunies, l’Agence Parisienne du Climat transmet, pour le compte de la Ville de Paris, les noms et coordonnées complètes à l’association SOLIHA, en charge des visites, qui convient d’un RDV au domicile du ménage pour la 1ʳᵉ visite.  

La 1ʳᵉ visite : réalisation d’un diagnostic sociotechnique

Un binôme de chargées de visite se rend chez le ménage. Il est composé d’une architecte et d’une travailleuse sociale, afin d’étudier les problématiques énergétiques du logement via un aspect technique et administratif.

Lors du diagnostic, les opératrices :

C’est à ne pas confondre avec un diagnostic de performance énergétique (DPE) qui reste plus complet. 

© Anna / Adobe Stock

La 2ᵉ visite : restitution des orientations au ménage

Lors de la seconde visite, seule une des deux chargées de visite revient avec le diagnostic sociotechnique du ménage. Elle lui remet le rapport de visite ainsi qu’un panel de petits équipements et d’orientations pour l’aider à se sentir mieux dans son logement. Il peut s’agir :

Les orientations proposées sont larges et adaptées à chaque situation : conseils de travaux d’isolation, médiation, relation locataire-bailleur, accompagnement social et budgétaire. Le Slime ne met pas en œuvre les orientations recommandés aux ménages, il lui appartient de s’en saisir, mais dans certains cas, il peut l’y aider ! 

© Africa Studio / Adobe Stock

La 3ᵉ visite et/ou l’accompagnement renforcé d’un ménage

Lorsqu’un ménage rencontre d’importantes difficultés dans son logement et/ou n’est pas en capacité d’y faire face sans une aide plus poussée, il peut bénéficier d’un accompagnement renforcé par l’Agence Parisienne du Climat. Concrètement, cela signifie que le ménage sera aiguillé dans ses démarches, davantage suivi et aidé. Pour affiner les préconisations à son sujet, il peut aussi passer en commission d’orientation. Tous les partenaires du Slime y sont réunis et recommandent des actions plus précises.  

Lorsque les deux visites sont terminées, quelques mois plus tard, environ 15% des ménages seront sélectionnés au hasard pour une 3ᵉ visite, s’ils sont d’accord. Il s’agit de voir si les solutions évoquées ont été mises en place et d’avoir un retour d’expérience du ménage sur le dispositif.  

Schéma des étapes du Slime

Repérage
  • Signalement par un travailleur social d’une structure habilitée
  • Auto-signalement en appelant le 39 75 ou via le formulaire en ligne
Vérification des conditions d’éligibilité

Le ménage est rappelé pour s’assurer que son revenu fiscal de référence se situe sous le plafond des foyers dits « très modestes ».

Première visite

Diagnostic sociotechnique au domicile du ménage avec deux chargées de visite de Soliha (binôme d’architecte et travailleuse sociale) afin d’étudier les problématiques énergétiques du logement, via un aspect technique et administratif.

Deuxième visite
  • Remise du diagnostic sociotechnique avec des orientations ciblées
  • Distribution de petits équipements
Accompagnement renforcé et/ou 3ᵉ visite
  • Aide poussée du ménage dans la mise en place des orientations établies par le diagnostic sociotechnique
  • 3ème visite pour un avoir un retour d’expérience du ménage

Sur le terrain : les résultats du programme

84 % des ménages se mettent en action suite à la visite : entreprendre des démarches, changer ses habitudes, mieux suivre ses factures…

Avant la visite, 78% des ménages ayant froid dans leur logement l’expliquaient par une privation de chauffage. Après la visite, ils sont 75% à pointer le manque d’isolation de leur logement comme cause principale du froid.

Suite à la visite, 62 % des ménages se sentent suffisamment acteurs pour transmettre les conseils qu’ils ont reçus à une personne de leur entourage.1