Rénovation énergétique des copropriétés : les réponses à vos questions
Nous avions dans un précédent article répondu aux questions les plus fréquentes concernant la rénovation énergétique dans les logements individuels.
Avec l'augmentation du prix de l'énergie et les nouvelles réglementations, vous êtes de plus en plus nombreux·ses à vouloir réaliser une rénovation énergétique de votre logement ou du bien que vous louez. Dans cet article, nous revenons sur les questions les plus fréquentes que nous recevons lors de nos permanences France Rénov.
Les questions les plus récurrentes que nous recevons dernièrement portent sur le DPE (diagnostic de performance énergétique). Avec les nouvelles lois en vigueur, si celui-ci présente une étiquettes énergétique en F ou G, vous allez rencontrer de plus en plus de difficultés pour louer votre bien dans le futur. Afin d’améliorer son étiquette énergétique, quelles sont les actions à mettre en place ?
Avant de vouloir changer ses fenêtres, il est important de comprendre et traduire la performance thermique. Pour cela, nous vous invitons à regarder deux caractéristiques : le coefficient de transmission thermique de votre menuiserie (noté Uw) et le facteur solaire (noté Sw) :
La performance phonique peut également être indiquée sur le devis fournis par l’entreprise. Pour cela il faut regarder le coefficient d’isolation phonique (Rw) exprimé en Db. Plus celui-ci est élevé, plus l’isolation phonique augmente :
A noter, les performances acoustiques, comme les performances thermiques, dépendent aussi beaucoup de la qualité de pose (joint d’étanchéité entre le bâti et le châssis indispensable).
Comme indiqué précédemment, c’est cette performance qui vous fera gagner en confort et en économies d’énergie. Ces travaux doivent s’accompagner d’une reprise de la ventilation de l’appartement.
Enfin, il faut vérifier à l’aide d’un DPE ou d’un audit énergétique si le changement de fenêtres est suffisant pour atteindre une meilleure classe énergétique. Si la majorité des déperditions de chaleur se font par les murs, changer les fenêtres sera loin d’être suffisant pour sortir de la catégorie « passoire thermique ». Une rénovation globale doit être alors envisagée.
Plusieurs démarches sont à entreprendre lorsque vous décidez de changer vos menuiseries (sur cour ou sur rue) même s’il s’agit de travaux en parties privatives.
Avant tout dépôt de demande d’autorisation d’urbanisme il est préférable de pouvoir présenter aux interlocuteurs décisionnaires (Urbanisme et Architectes des Bâtiments de France le cas échéant) quelques photomontages afin que ces derniers apprécient le rendu et vous délivrent un avis de principe : oui/non ou oui avec des prescriptions. Cette phase s’appelle la faisabilité urbanistique.
Les contacts des interlocuteurs décisionnaires :
Essayez de présenter un maximum d’éléments graphiques afin que l’instruction puisse se représenter les éléments. Je vous invite à favoriser le maintien des matériaux d’origine (menuiserie bois si bois etc…) tel que le règlement de copropriété pourrait l’indiquer.
Pour résumer, nous vous invitons donc à :
Du côté de l’isolation, la caractéristique à garder en tête sera la résistance thermique. Pour la calculer vous aurez besoin de la conductivité thermique (noté λ lambda) ainsi que de l’épaisseur de l’isolant.
La résistance thermique est habituellement indiquée par la lettre R et exprimée en m².K/W (Kelvin par Watt). Elle informe sur la capacité de l’isolant thermique à résister au froid et à la chaleur : plus la résistance thermique est élevée, plus l’isolant est efficace.
Pour obtenir la donnée R, il faut diviser l’épaisseur de l’isolant thermique (exprimée en mètres) par la conductivité thermique du matériau (la donnée lambda).
En fonction de la partie de votre logement que vous souhaitez isoler, une résistance thermique minimum est conseillée pour obtenir des aides et pour obtenir une bonne note sur le DPE :
Attention, tous les isolants ne sont pas adaptés à toutes les situations, en particulier dans le bâti ancien. L’erreur la plus fréquente est d’employer un isolant complètement imperméable qui va faire moisir le mur et les poutres. Il est vivement recommandé de faire appel à des professionnels qualifiés ou à la littérature spécifique sur ce sujet !
En plus de vous protéger du froid en hiver, l’isolation permet également de réduire la température du logement en été, en particulier en utilisant un isolant avec un bon déphasage.
Le déphasage thermique correspond au temps que va mettre la chaleur pour pénétrer à l’intérieur d’un bâtiment. Selon le matériau et l’isolant utilisés, le déphasage peut être très court, comme s’étendre sur plusieurs heures. Plus celui-ci est long, meilleur sera le confort d’été. Les matériaux biosourcés sont particulièrement efficaces sur ce point.
Un logement doit toujours être ventilé pour éviter les problèmes de santé des occupant·es et éviter la moisissure des murs. Il est indispensable d’amener de l’air neuf dans les pièces afin de maintenir une bonne qualité d’air intérieur : cette fonction est assurée par la ventilation.
Les fenêtres assurent parfois le renouvellement d’air dans le logement : soit parce qu’elles sont munies d’un aérateur, soit parce qu’elles sont anciennes et qu’elles ne sont pas étanches à l’air. Installer des fenêtres neuves qui sont bien étanches à l’air ou refaire son isolation peut empêcher un renouvellement suffisant. Ainsi, nous recommandons systématiquement d’installer une ventilation dans les logements qui n’en ont pas.
Il existe deux familles de ventilation pourront s’installer facilement dans votre logement :
Dans les deux cas, il faut installer un système hygroréglable. La variation du débit en fonction de l’humidité se fait soit mécaniquement par dilatation/compression d’un élément sensible à l’humidité – qui est soit la bouche d’aspiration (hygroA), soit la grille d’entrée sur les fenêtres (hygroB) – soit le débit est contrôlé électroniquement par une sonde électronique. Les VMC fonctionnent souvent par action mécanique, alors que les VMR plutôt par action électronique.
Les problèmes d’humidité peuvent aussi venir d’infiltrations d’eau de pluie par les fissures en façade ou par la couverture, ou encore par des fuites sur les réseaux d’eau. Dans ce cas en plus de ventiler, il faut trouver l’origine du surplus d’eau et réparer. Enfin, pour les logements situés en rez de chaussée ou en souplex, l’humidité peut venir du sol : le recours à un professionnel spécialisé est dans ce cas indispensable avant tous travaux d’isolation !
En fonction de votre catégorie de revenus vous pouvez bénéficier de différents montants d’aide, vous pouvez consulter le guide des aides financières de l’Anah pour plus de détails.
Toutes les aides sont cumulables mais elles sont conditionnées par le respect de ces critères :
Depuis le 1er janvier 2024, si vous vous engagez dans un projet de rénovation globale vous pouvez bénéficier du parcours MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné (cf. guide des aides financières de l’Anah)
Les conditions d’accès sont :
Les montants de prise en charge des travaux énergétiques sont indiqués sur le guide des aides financières de l’Anah.
Afin de trouver un professionnel pour vous accompagner, voici l’annuaire « Mon Accompagnateur Rénov’ » : https://france-renov.gouv.fr/annuaires-professionnels/mon-accompagnateur-renov. Il intervient à toutes les étapes du projet au travers de missions socles :
La prise en charge du MAR est fonction de vos revenus (cf. guide des aides financières de l’Anah). La prise en charge financière de ces prestations d’accompagnement est progressive. Le plafond de financement est de 2 000 €.
Lors d’une rénovation énergétique de son logement, il existe plusieurs aides financières à mobiliser :
Les Certificats d’Économie d’Energie des fournisseurs d’énergie (ou « prime énergie » ou « éco-prime ») : il s’agit d’une aide dérivant de l’obligation imposée à des entreprises polluantes (fournisseurs d’énergie comme EDF, TOTAL, ENGIE…) de financer des travaux de rénovation énergétique, sur le principe de pollueur-payeur. Vous pouvez faire la demande de la prime CEE au fournisseur de votre choix, il n’y a pas de conditions d’abonnement.
Si vous vous occupez des démarches pour mobiliser cette aide vous-même, il faut faire la demande avant la signature du devis. Pour être sur de bénéficier de la meilleure prime CEE, il est conseillé d’utiliser un comparateur de prime CEE, il est conseillé de faire plusieurs simulations en tapant « aide CEE » sur son moteur de recherche (exemples : nr-pro, Primes énergie, Calculeo, Quelleprime).
Faire des travaux dans son logement vous permettra d’améliorer votre étiquette énergétique, mais il est primordial de penser à la rénovation dans son ensemble. Pour cela, vous pouvez vous orientez vers des travaux collectif.
Il est souvent plus intéressant d’entreprendre des travaux de manière collective, à l’échelle de la copropriété :
Pour ces projets de travaux collectifs, vous pouvez vous inscrire dès maintenant sur la plateforme CoachCopro de l’Agence Parisienne du Climat, qui nous permet de faire le suivi de votre projet.
CoachCopro c’est une plateforme gratuite, neutre et indépendante sur laquelle vous trouverez un nombre important d’informations, de conseils et de méthodes sur les travaux de copropriété. Chaque copropriétaire, ainsi que le gestionnaire de syndic, peut s’y inscrire et ainsi suivre le projet de travaux.
Une fois la copropriété inscrite, vous serez accompagné par le référent ou la référente de votre arrondissement. Vous trouverez sur cette plateforme plusieurs outils :
En vous inscrivant sur CoachCopro, les copropriétés parisiennes peuvent également bénéficier du programme Eco-rénovons Paris+ de la Ville de Paris. Grace à ce dispositif, la Ville de Paris continue d’aider les copropriétés qui souhaitent s’engager dans des projets de rénovation énergétique et d’adaptation au changement climatique. Un accompagnement persoabfnnalisé vous permet d’étudier, définir et mettre en œuvre un projet d’amélioration énergétique et environnementale adapté à votre immeuble et aux usages de ses habitant·es et des aides financières aux études et travaux vous sont proposées.
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