Rétrospective 2023 du climat à Paris !

Tout au long de l’année, Météo-France produit des bulletins climatiques qui permettent d’analyser le climat de chaque saison et chaque année par rapport aux données passées. Grâce au partenariat entre Météo-France et l’Agence Parisienne du Climat, les Parisiennes et Parisiens ont même droit à des bulletins climatiques qui retracent le climat de la capitale !

En ce début d’année, nous vous proposons de parcourir les grands enseignements du bulletin climatique 2023 de Paris. Alors que 2022 a été marquée par des records de chaleur et une sécheresse préoccupante, qu’en est-il de 2023 ?

En 2022, la température moyenne à Paris n’avait jamais été aussi chaude : 14,3 °C de moyenne. En 2023, ce record de température, tout de même 1,4 °C au-dessus des dernières normales n’a pas été battu… à trois centièmes près.

• 14,30 °C de température moyenne à Paris en 2022 ;
• 14,28 °C de température moyenne à Paris en 2020 ;
• 14,27 °C de température moyenne à Paris en 2023 ;

La raison ? L’ « invité surprise » de l’été : la pluie.

Tous les mois, sauf mars, avril, juillet et août, la température moyenne a été systématiquement située à plus de 1 °C au-dessus de la valeur mensuelle normale. Par rapport aux normales, c’est avril qui est le mois le plus froid et septembre le plus chaud !

Le mois de septembre 2023 détient même le record du mois de septembre le plus chaud jamais observé par la station météo située au Parc Montsouris, dans le sud de la capitale : 21,4 °C (soit + 4,1 °C par rapport à la normale 1991-2020). Il bat ainsi le précédent record de 20,3 °C de température moyenne, détenu par l’année 1885.

Le saviez-vous ?

C’est dans la réplique du palais Bardo de Tunis, donnée par un mécène à la suite de l’exposition universelle de 1867 et installée dans le Parc Montsouris, que les météorologistes ont commencé à observer le climat de Paris, le 17 juin 1872 !

Symptomatiques de l’expression du changement climatique dans notre région, nous avons en 2023 subi des épisodes de chaleur précoces et tardifs.

• Pour la deuxième année consécutive, une vague de chaleur a eu lieu fin mai, avant le solstice d’été, ce qui était plutôt rare auparavant !
• Une vague de chaleur très étonnante par son caractère tardif a eu lieu au moment de la rentrée des classes pendant 15 jours.

D’autres vagues de chaleur ont également eu lieu pendant l’été.

Vous ne l’auriez peut-être pas deviné, car on y est de plus en plus habitués ces dernières années, mais l’ensoleillement à Paris en 2023 est 8 % au-dessus des normales ! Pour un climat parisien, il a donc même fait très beau : on compte 1860 heures de soleil… contre 2185 en 2022 !

2023 a commencé avec un mois de février extrêmement sec et un déficit en précipitation préoccupant. Heureusement, les précipitations qui ont eu lieu en mars, avril, juillet et octobre et novembre ont permis de changer la donne.

Au total, sur l’année, on note un surplus de précipitations. Avec 739 mm (comme en 1917 et 1960), l’année 2023 est excédentaire de 17 % au-dessus des normales. L’année 2023 se situe au 21^e rang des années les plus humides depuis le début des mesures à Montsouris, il y a 152 ans.

Fin 2023, comme on le voit sur cette carte, Paris et sa région sont situées en zone modérément humide : de quoi être rassurés et éviter une sécheresse hivernale comme l’année dernière. La Seine atteint les 3m sous le pont d’Austerlitz.

Sans surprise, à l’échelle métropolitaine, 2023 est aussi la deuxième année la plus chaude après 2022. Météo-France note une température moyenne de 14,4 °C, soit 1,4 °C au-dessus des normales 1991-2020. Les expertes et experts pointent une tendance très nette à des années de plus en plus chaudes : 9 des 10 années les plus chaudes ont eu lieu après 2010, ce qui marque bien un réchauffement de notre climat.

La pluviométrie est en apparence dans les normes, mais est marquée par de forts contrastes spatio-temporels : alternance de périodes d’assèchement et de réhumidification des sols, de manière opposée du nord au sud, avec parfois des inondations, notamment dans le nord de la France, et des déficits de précipitations prononcés dans les Pyrénées-Orientales et le Languedoc.

À l’échelle planétaire, l’année écoulée est la plus chaude jamais enregistrée : avec une température moyenne de 14,98 °C, l’année 2023 a été 1,48 °C plus chaude que le climat de l’ère préindustrielle de 1850 à 1900. Ce triste record est à mettre en parallèle avec les nombreux évènements climatiques extrêmes qui se sont déroulés cette année.

Feux géants, sécheresses, records de températures, ouragans : partout dans le monde, les impacts du changement climatique se sont fait sentir et les records ont été battus un par un. L’augmentation de la température moyenne mondiale à +1,5 °C, limite fixée par l’Accord de Paris, devrait bientôt être mesurée sur 12 mois glissants, comme l’a annoncé l’observatoire européen Copernicus.