[Série technique rénovation] Episode 2 : Isoler les balcons par l’extérieur
Isoler un bâtiment par l’extérieur revient à lui mettre un gros manteau qui permet de limiter que la chaleur contenue…
L’amélioration thermique d’un bâtiment se fait via l’isolation de son enveloppe et notamment de sa toiture. Selon la typologie du bâtiment et le type de toiture (rampant ou terrasse), différentes techniques peuvent être envisagées. Découvrez-les en détail.
Nous avions vu la technique du sarking dans l’épisode 8 de cette série technique. Cet article propose d’aborder le choix de l’isolation thermique des combles, et plus généralement de de l’isolation d’une toiture par l’intérieur.
À la différence des bâtiments récents dotés de toitures-terrasses isolables par l’extérieur, les immeubles anciens présentent souvent des toitures inclinées, appelées « toitures rampantes ». Sous ces toitures se trouvent les combles, un espace situé juste au-dessus des logements du dernier étage, dont une partie est généralement non habitable.
On distingue les combles dits « perdus », qui désignent les espaces sous toiture non aménageables en raison de leur hauteur ou de leur configuration, des combles aménagés, pouvant être transformés en espace de vie.
Selon la situation, il existe deux procédés principaux :
Dans les combles non aménagés, l’isolation du plancher est la solution optimale. En isolant directement sur le plancher, on place une barrière thermique au plus près de l’espace chauffé, situé en dessous. Cela bloque efficacement les déperditions de chaleur.
Dans le cas de combles aménagés, qui sont donc chauffés, l’isolation doit se faire directement sur les rampants de la toiture. Ce procédé limite les déperditions thermiques au niveau de la toiture elle-même, garantissant un confort thermique optimal dans les pièces situées sous les combles.
Un plancher est un « ouvrage de charpente de menuiserie ou de maçonnerie, tout ou partie en bois, formant une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée ou une séparation entre les étages d’une construction »[1].
Ce dernier est constitué de planches placées sur des éléments en bois appelés des solives.
En hiver, la chaleur produite dans les logements du dernier étage s’élève naturellement vers les combles. Si ces espaces inoccupés ne sont pas isolés, ils se retrouvent chauffés inutilement, ce qui entraîne des pertes de chaleur significatives. Résultat : les occupants du dernier étage doivent compenser ces déperditions en augmentant leur chauffage, ce qui alourdit leur consommation énergétique.
30%
Selon l’Agence Qualité Construction, « à l’échelle du bâtiment, le plancher haut représente jusqu’à 30% des déperditions thermiques »[2].
En été, ces mêmes logements seront potentiellement sujets à des épisodes de surchauffe. Il est donc intéressant de valoriser ces espaces « perdus » en procédant à leur isolation afin de faire des économies d’énergie en hiver et de limiter la surchauffe en été.
L’isolation des combles se fait grâce à deux techniques principales :
L’isolation du plancher haut de la copropriété, c’est-à-dire du plafond des logements situés au dernier étage, consiste à appliquer une couche d’isolant sur le plancher des combles.
Le complexe d’isolation contient en principe 3 couches principales :
Une membrane pare-vapeur est posée sur le plancher afin d’empêcher le risque de condensation et donc de dégradation du bâti.
La chaleur qui « remonte » dans les combles peut en effet être chargée d’humidité et le pare-vapeur va empêcher qu’une pellicule d’eau se forme entre le plancher et l’isolant.
L’isolant est découpé afin de combler l’espace entre les solives et ne pas créer d’effet de « vague ».
Les isolants utilisés sont souvent la laine de verre ou la laine de roche, sous forme de rouleaux que l’on vient dérouler sur le plancher.
Certains matériaux biosourcés peuvent également être utilisés tels que la laine de bois par exemple.
Le choix de l’isolant dépendra de l’épaisseur qu’il est techniquement possible de mettre et de la résistance thermique que l’on souhaite atteindre pour améliorer sensiblement la performance thermique du bâtiment.
En principe, la résistance thermique souhaitée dans une isolation des combles est égale à 7,5m².K/W.
Une 2e couche d’isolant est posée perpendiculairement aux solives afin de créer un plancher d’isolant qui limite les ponts thermiques au maximum.
Les matériaux les plus souvent utilisés sont la laine de verre, la laine de roche ou encore un matériau biosourcé, la ouate de cellulose.
Ces rénovations énergétiques 60 rue Albert dans le 13e arrondissement et du 199 rue du Faubourg Saint Denis dans le 10e arrondissement incluent une isolation des combles à la ouate de cellulose.
Quant au 22 rue des Artistes (14e), les combles sont isolés avec de la laine de bois.
Il s’agit d’une méthode :
Il est nécessaire de vider intégralement le comble de tout objet encombrant afin de ne pas créer de discontinuité de l’isolant.
De plus, s’il y a des trappes d’accès, il est important de créer un coffrage autour de celles-ci afin de contenir l’isolant. Les trappes doivent être elles-mêmes isolées.
Le traitement du plancher à l’étanchéité à l’air permet de ne pas avoir de déperditions thermiques, ni de problèmes de condensation.
Le maintien de la ventilation du comble limite également la condensation.
Il est important d’assurer la mise en sécurité des équipements électriques pour ne pas risquer d’arracher des fils, ni d’avoir un départ de feu.
Une distance de sécurité doit être prévue, autour d’éventuels conduits de cheminées par exemple.
Pour plus d’information, nous vous invitons à consulter le rapport Isolation des combles perdus par soufflage, 12 enseignements à connaître rédigé par l’Agence Qualité Construction en partenariat avec le Pôle énergie Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du Dispositif REX Bâtiments performants.
L’isolation des rampants de toiture par l’intérieur se fait entre les chevrons de la charpente.
Nous avions évoqué ce procédé dans l’épisode 8 de cette série technique sur l’isolation des rampants par l’extérieur via le sarking.
Dans ce dernier, les différents composants d’une charpente ont été définis tels quels :
L’isolant, sous forme de panneaux semi-rigides ou bien de rouleaux, est appliquée directement au niveau de la toiture entre les chevrons.
Tout comme pour l’isolation du plancher, il faut appliquer deux couches croisées pour limiter les ponts thermiques au niveau de la charpente.
Les chevrons doivent être recouverts, car s’ils restent exposés, ils peuvent continuer à conduire la chaleur vers l’extérieur durant l’hiver ou au contraire à l’intérieur durant l’été.
Cette solution est plutôt adaptée lorsque l’espace situé directement sous la toiture est aménagé et donc chauffé.
Il s’agit d’une solution moins onéreuse que le sarking et qui ne pose pas de problème d’un point de vue urbanistique et patrimonial puisque l’isolation est faite à l’intérieur.
Toutefois, cela vient retirer de la hauteur sous plafond et il est nécessaire d’intervenir dans les espaces de vie, comme cela est évoqué dans l’article sur le sarking.
C’est pourquoi il s’agit d’une méthode qui n’est pas forcément pertinente en copropriété. Si les combles sont habités et que l’isolation de la toiture est faite par l’intérieur, alors les travaux sont réalisés en partie privative et sont donc à la charge des propriétaires de ce lot.
[1] Page Wikipédia de « Plancher »
[2] AQC – Rapport REX « Isolation des combles perdus par soufflage – 12 enseignements à connaître » – 2e édition
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